Aucun centre d'activité humaine ne rassemble d'une
façon aussi dense les occasions heureuses de photographier. Il n'en est
guère non plus où puisse être réalisé d'une manière aussi complète l'accord
entre le décor et le modèle.
Celle possibilité de réussites multipliées et cette
sincérité dans les jeux de scène ne sont en aucune façon ,l'apanage d'un
havre désigné plus particulièrement. Les traits du grand port qui abrite de
gigantesques " liners " comme notre côte de la Manche ,les barques
boulonnaises ,le port du Tréport , Étaples, Saint Valéry sur Somme…….,, ou
ceux du modeste estuaire consacré à la petite pêche, comme sur Arcachon
sont aussi attrayants l'un que l'autre. Mais l'un comme l'autre exigent chez
leur portraitiste une science qui consiste à " savoir flâner " ; et un
entraînement, celui du regard constamment attentif, disons même sélectif.
En plus de cette double nécessité, deux autres
puissances y gouvernent encore le photographe le temps qu'il fait, et
l'heure de la marée.
La belle ,journée, avec le nuage ou la brume, légère,
y constitue la condition optima pour l'opérateur moyen ; et muser au milieu
d'esquifs de toutes tailles, de toutes couleurs, sera pour lui une
délectation. Le photographe averti préférera, par contre, la chute
barométrique avec ses alternatives de grains ou d'orages, au cours
desquelles s'obtiendront les éclairages tragiques et les ciels de drame.